terça-feira, 15 de fevereiro de 2011

Il nous faut une REVOLUTION IDÉELLE


-Le MANIFESTE DU CHKOUPISME-

La place naturelle de l’intellectuel est dans l’opposition. […]
 
Il faut installer un climat insurrectionnel dans le pays.

Un climat d’instabilité positive.

[…]

Il faut interdire au ministère de l’Intérieur d’interdire d’occuper la rue.

Il faut interdire le ministère de l’Intérieur.

Il faut se réapproprier la rue,seule arène de démocratie véritable.

La vraie bataille, c’est dans la rue.

La rue,c’est le maquis urbain,le terreau de l’agitation citoyenne.

La rue, c’est la contestation à la portée de tous, c’est le maquis pour tous.

La rue, c’est le Parlement populaire.

La rue, c’est le Parlement suprême.

Il faut se réapproprier l’Histoire et la mémoire du peuple, détournées par la propagande officielle.

Il faut isoler les chiens de garde du pouvoir.

[…]

De l’événementiel. Il faut faire de l’activisme artistique un happening événementiel.

[…]

Il faut une guérilla culturelle.

Les Anartistes doivent prendre linguistiquement le pouvoir et défaire les récits officiels.

Il faut occuper esthétiquement le territoire. Il faut occuper plastiquement, visuellement, la ville.

[…]

Il faut réactiver le communisme.

Il faut récupérer l’islamisme.

Il faut réanimer le foyer kabyle.

Il faut envoyer des délégations dans les prisons.
[…]

Il faut libérer Marwan Barghouti et tous les prisonniers palestiniens.

[…]

Il faut des happenings qui prennent d’assaut les plateaux de télévision.

Il faut abolir la télévision. Il faut libérer l’image, libérer le son, casser les studios, détruire les paraboles, libérer les ondes. Il faut un attentat hertzien.

Il faut créer un réseau de radios libres.

Il faut ouvrir un maquis littéraire sur Internet.

Il faut multiplier les blogs subversifs.

Bloggers du Monde Unissez-vous !

Il faut infiltrer tous les réseaux intellectuels et les mouvements underground : Réseau Voltaire, Réseau Averroès, etc…

Il faut faire bouger le champ idéel national. Il faut un large mouvement artistico-politique contestataire faisant feu de tout bois.

Il faut taguer tous les murs de la Ville, exp(l)oser partout, partout, partout. Nos oeuvres doivent irriguer, inonder, submerger le pays. Il faut se répandre comme un liquide fielleux dans les places publiques, fêter le peuple, libérer la formidable énergie des chômeurs, des délinquants, des loosers et des marginaux.

Il faut se réapproprier l’espace, démocratiser les buildings officiels. Il faut braver les barrages, vrais ou faux, casser tous les sens interdits, faire entendre notre voix dans la Cité !

Il faut pousser les étudiants à manifester, les chômeurs à râler, les femmes à bout, les entreprises à la faillite, les mosquées à la dérive, les imams à la dérision, les soldats à la désertion, et les jeunes à la désobéissance civile : le secteur des idées n’a jamais été aussi prospère que dans les périodes de troubles.

Il faut réinjecter de la provoque dans le corps social, réveiller les cellules dormantes : partis interdits, presse bâillonnée, mouvements essoufflés, journaux suspendus, idéaux moisis, films censurés, livres pilonnés, amphlets saisis, dissidents proscrits, leaders emprisonnés, procès-verbaux détruits, sites Internet bloqués, forums fermés, associations dissoutes, tracts dissimulés, syndicats sous scellés.

Il faut faire buguer le Système.

Nous décrétons le 5 octobre Journée Nationale de la Colère.

Le Parlement Imaginaire sera notre organe.
L’organe avec lequel nous allons uriner sur tous les murs officiels et les palais de nos potentats.

Il faut se faire tous les soirs hara-kiri sur les planches.

Il faut une révolution ponctuelle et diffuse. Une révolution de chaque instant, de chaque lieu, de chaque jour, de tous les jours. Une idée folle pour chaque jour que Dieu fait ou défait.

Il faut un théâtre-vérité. Pousser le happening à l’extrême.

Produire un hyperréalisme de choc où chacun jouera son propre rôle. Il faut recruter les personnages dans la salle. Chaque spectacle doit se terminer par un drame. Mettre à contribution des pyromanes, des tueurs, des oleurs, des violeurs, des kamikazes, des flics,des putes,des drogués,des parias,des terroristes.Il faut que ça fasse tilt, paf, gaffe, choc. Il faut faire désordre bordel de merde !

Il faut un changement qui s’opèrerait comme une frappe chirurgicale, radicale, pour affranchir la société des tenailles du système.

Boycotter l’école,brûler le code de la famille,ne plus payer d’impôts...

Il faut un comité populaire pour enquêter sur la corruption.
Sur les passe-droits.

Sur les licenciements.

Sur les privatisations.

Sur les dépassements.

Sur les massacres organisés.

Il faut mettre en place un Observatoire civil des droits de l’homme.

Derrida avait fait de la déconstruction un paradigme de lecture.
Nous faisons de la déconstruction un style de combat.

Il faut défaire nos gouvernements, destituer nos institutions.

Il faut boycotter, parasiter, saboter les élections : tous les dirigeants politiques doivent être « désélus » au sifflage universel.

Il faut restructurer le champ social dans le sens d’une société parallèle. Nous avons déjà une forte économie parallèle. Il faut créer une Algérie parallèle dans le dos du pouvoir. Une société de la marge où nous voterons une nouvelle constitution, un nouveau parlement, un nouveau gouvernement, une nouvelle vie, et Fellag sera notre Président par contumace.

Il faut lancer des coopératives de l’espérance.
Et une caravane de solidarité.
Une marche grandiose, de In Guezzam à Alger.

Il faut casser l’Ordre narratif dominant et provoquer un bouleversement du champ sémantique national. Il faut injecter de la contre-culture en lâchant des barbarismes en tout genre dans la nature. Il faut par une archéologie et une généalogie étudiées, destituer les sens primitifs imposés par les castes diri-geantes et casser le logocentrisme ambiant.
Il faut détruire le Discours officiel et instaurer un Babel dérangeant en suscitant une confusion générale des signifiants dans la cité, et par une mise en signe subversive sur scène.

Une fois ce destin accompli, il faut détruire notre propre langue avant qu’elle ne se mue en langue de bois à son tour, puis en langue de bois pétrifié, puis en langue officielle, puis en langue morte, puis en pensée fossile.

Il faut développer un art unitaire, précurseur d’une œuvre globale dont l’homme serait l’objet et le sens.

[…]

Les Anartistes, tout en étant engagés contre Dieu, l’Etat, la société, doivent prémunir leurs oeuvres créatrices proprement dites contre la tentation politique.
Ils doivent toujours agir au second degré sur le monde. L’art militant a vécu. La littérature n’a pas pour mission de changer le monde mais seulement de le singer. S’il ne fait que cela, un artiste engagé est un artiste encagé. Régimenté. Il devient un fonctionnaire de la colère. Il s’aigrira et se grillera très vite.

Si l’écriture se fonctionnalise, elle se fonctionnarise.
On est niqués de la tête. Le véritable maquis est dans la tête.
NIQUES DE LA TETE, UNISSEZ-VOUS !

C’était le Manifeste du Chkoupisme et ses anti-commandements en direct du Maquis Littéraire…

Le présent coup de gueule sera publié dans le journal officieux de la République algérienne imaginaire et poétique.

Voila ce que j 'aurais bien aimé écrire et crier sur les toits ,dans toutes les rues . Notre situation se dégrade jour après jour .Il nous faut une REVOLUTION IDÉELLE!

 in
http://atunisiangirl.blogspot.com/2011/01/censure-manifeste-du-chkoupisme.html

Um comentário:

Anônimo disse...

Bonita rua, esta. Com vista para a Cultura sob vários ângulos.
Acabei de copiar (facilitou-me o trabalho de a copiar de um livro) a transcrição que fez há dois anos de uma passagem do sermão de Santo António, do Padre António Vieira. Foi para enviar a algumas pessoas que interpretam erradamente a referência de Cristo ao sal como tempero.
Um abraço.
Daniel de Sá
Maia, São Miguel, Açores